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Je me suis longuement interrogée pour savoir quel livre aurait «l’honneur»
d’inaugurer ce blog, jusqu’à ce que la réponse m’apparaisse comme une
évidence : parler de livre, c’est parler de
papier (pardon pour ceux d'entre vous qui ne connaissent plus que la tablette numérique !). Et pour une passionnée qui aime toucher, sentir… le livre d’Erik
Orsenna, Sur la route du papier,
s’impose. D’autant que, croyez-moi, vous allez voyager ! Japon, Indonésie, Ouzbékistan, Suède, Brésil… Orsenna nous emmène aux quatre coins
du globe pour retracer l’histoire de ce matériau noble.
Tout commence en Chine, deux siècles avant notre ère. Lent développement d'une technique qui, dès l'origine, utilise une pâte liquide constituée de fibres végétales locales alors que le papyrus utilisé par les Egyptiens consiste, lui, en un tissage de fibres. Via la Route de la Soie et des lieux aux noms aussi évocateurs que Samarcande, le papier quitte l'Extrême et le Moyen Orient pour faire son apparition en Italie, en Espagne... au 9e siècle. Quelques siècles plus tard, l'Europe se décide à fabriquer son propre matériau et, profitant de l'inactivité des moulins durant l'hiver, décide d'y produire "la farine de l'esprit", développant en parallèle le commerce des chiffons utilisés pour la fabrication de la pâte.
L'épopée du papier continue : au 19e siècle, alors qu'au Japon, les papiers deviennent de plus en plus raffinés et précieux, l'Europe se tourne vers la mécanisation et, ultime développement, remplace la fibre textile par la cellulose de bois.
Deux mille ans d'histoire du papier, ainsi résumés, pour ouvrir ensuite les portes au papier contemporain : sa fabrication et ses conséquences sur la déforestation mais aussi sur le développement durable, son recyclage, son usage (du papier sécurisé pour les billets de banque... au papier toilette !) : le tout sous la plume toujours alerte et pétillante d'Eric Orsenna.
On ne s'ennuie jamais, on sourit souvent, on apprend beaucoup...
Au détour d'une page, le nom de Sanganer retient mon attention et tout de suite, des images me reviennent en tête : une petite bourgade du Rajasthan, non loin de Jaïpur, sans autre charme que son temple jaïn de pierre rouge et marbre blanc ; une usine de textile et une autre de papier, qui produit en récupérant les déchets produits par la première. Une visite improvisée dans les ateliers où des hommes réalisent, de manière totalement artisanale, des feuilles de papier incrusté de pétales de fleurs...
Sanganer, mars 2000 (© Sylvie Strobl) |
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