Babel n°1162
A la naissance de leur fils Luca, Julie et Marian décident d'abandonner leur quotidien et de vivre "l'aventure" sur les routes des Etats-Unis. Quelques détails pratiques rapidement réglés, et les voilà au volant d'un vieux combi VW un peu brinquebalant, prêts à découvrir le pays de l'oncle Sam.
Bien sûr, il faut affronter quelques petites contrariétés, surtout lorsqu'on voyage avec un nourrisson allergique qui ne boit que du lait de soja et que l'immigration américaine, pour des raisons d'hygiène, recale le stock de boîtes de lait à l'aéroport. Mais il en faut plus pour décourager le jeune couple qui se lance dans un road-trip digne d'un guide touristique. Du Mexique aux confins du Canada, déserts, plages paradisiaques, rencontres... se succèdent, pour le plus grand plaisir (souvent) et le plus grand stress (parfois) de Luca et de ses parents.
A peine âgé d'un an, l'enfant grandit en mode nomade : "(Luca) ne trouvait rien de plus naturel que les départs. Quand nous installions notre campement quelque part, il savait que c'était provisoire. Vivre, c'était errer d'un endroit à un autre en s'arrêtant pour dormir".
Premiers pas, premiers mots... et toujours des départs, et parfois des ruptures. Est-ce ce mode de vie qui, des années plus tard, conduira Luca adolescent aux portes de la dépression ? C'est en tous cas ce que semble penser Marian dont les conversations avec la thérapeute familiale entrecoupent et ponctuent le récit.
Ce beau texte de l'écrivain belge Jean-Luc Outers ouvre des horizons : il donne l'envie, au détour d'une page, de boucler son sac et de partir autour du monde. Mais il donne aussi la limite de ce qui peut s'apparenter à une fuite. Les personnages changent au fil du voyage et le narrateur, pour qui la paternité semblait effrayante, s'épanouit au fur et à mesure de l'évolution de son fils. Sans doute est-ce pour cela que, dans la relation avec la thérapeute, seule la voix paternelle est audible.
Ce beau texte de l'écrivain belge Jean-Luc Outers ouvre des horizons : il donne l'envie, au détour d'une page, de boucler son sac et de partir autour du monde. Mais il donne aussi la limite de ce qui peut s'apparenter à une fuite. Les personnages changent au fil du voyage et le narrateur, pour qui la paternité semblait effrayante, s'épanouit au fur et à mesure de l'évolution de son fils. Sans doute est-ce pour cela que, dans la relation avec la thérapeute, seule la voix paternelle est audible.
Gageons qu'il y a une belle part d'auto-biographie dans ce roman tout en finesse et en subtilité qui a obtenu le prix Victor-Rossel des jeunes en 2008.