Sri Lanka, plantation de thé à Nuwara Eliya (© Sylvie Strobl)

dimanche 21 juillet 2013

Touriste

Julien Blanc-Gras
Livre de Poche n° 32993

Alors que les enfants aiment s'endormir en serrant un doudou dans leurs bras, le petit Julien Blanc-Gras s'endormait en serrant un globe terrestre, "la joue contre la Corée, la Norvège chaudement lovée contre (sa) poitrine et Los Angeles au bout des doigts" ! Et à l'âge où les enfants apprennent à lire "papa" et "maman"... c'est avec "Kamtchatka" qu'il découvrit le plaisir d'assembler les lettres ! Comment s'étonner qu'à l'âge adulte, il voulut s'assurer que tout ce qu'il avait appris dans les livres et à la lecture des cartes était exact !

Devenu journaliste-voyageur, l'auteur nous fait partager quelques anecdotes d'un périple qui le mène d'Angleterre en Inde, en passant par Israël, le Guatemala, les aéroports suisses ou la Colombie. On ne résiste pas à l'humour avec lequel il narre ses (més)aventures et met à mal certaines idées couramment répandues (non, toutes les plages de Tahiti ne ressemblent pas à des images de carte postale : "Il y a des plages. Il y a du sable, noir et volcanique. Le sable blanc et fin de la carte postale, c'est plutôt Moorea, l'île voisine..."). Mais au-delà de cet aspect, Julien Blanc-Gras est aussi un observateur lucide de ses semblables à travers le monde, des situations géo-politiques auxquelles il est confronté, de la misère et de ses conséquences... Même dans ces passages un peu plus graves, jamais l'auteur ne se départit de son sens de la réplique qui fait mouche à tous les coups. J'en veux pour preuve cette citation : "Je travaillais à l'usine pour pouvoir voyager. Ils avaient beaucoup, beaucoup voyagé pour venir travailler à l'usine" !

En feuilletant ce livre, au moment de l'acheter, je suis tombée (il n'y a pas de hasard !) sur quelques lignes qui ont fait écho à mes propres souvenirs de voyages : dans un temple du Rajasthan au "calme mystique", l'auteur se fait dérober son repas par une horde de singes en furie. Surpris, vexé, impressionné, frustré... Julien Blanc-Gras n'a pas assez de qualificatifs pour décrire son état d'esprit. Pour ma part, une fois la surprise passée, ce fut un grand éclat de rire qui résuma ce larcin commis avec célérité. Cela se passait à Galta, dans un ensemble de temples du 18e siècle colonisé par les singes : nous venions d'acheter des samosas emballés dans un sac en plastique bleu. Est-ce la couleur ou l'odeur ? En une fraction de seconde, un singe se précipita sur le sac tenu à bout de bras,  le déchira, nous déroba deux samosas qu'il dégusta ensuite tranquillement alors que ses congénères semblaient tentés de faire de même : un souvenir qu'aujourd'hui encore nous évoquons avec amusement !


Galta, Rajasthan (© Sylvie Strobl)

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