La fosse aux ours
Un homme parcourt la campagne ukrainienne sur une moto à laquelle il a attelé une remorque. Il vient de Kiev où il est écrivain public et se rend dans "la zone" où il habitait précédemment et qu'il a quittée après "les événements". En route, il fait arrêt chez des amis, Vera et Iakov. Ce dernier est alité, faible : "Le visage est méconnaissable. Il a perdu ses cheveux et la peau du crâne est diaphane, laissant voir en plusieurs endroits l'épaisse saillie des veines. L'un de ses yeux est presque fermé, comme celui d'un boxeur après un combat. Les joues sont creuses, les lèvres curieusement retroussées, les mâchoires crispées".
Pourtant, ce n'est pas un combat de boxe qui est responsable de l'état de Iakov. Comme nombre de ses amis, il a été irradié lors de l'incendie du réacteur de Tchernobyl. Gouri s'en est un peu mieux sorti, contrairement à sa fille Ksenia. C'est pour elle qu'il effectue ce pèlerinage, afin de récupérer dans l'appartement qu'ils occupaient un objet qui évoque l'enfance de sa fille, et le bonheur perdu.
Le temps d'un dîner chez Vera et Iakov en compagnie d'autres rescapés, la vodka réchauffe les cœurs. Les souvenirs heureux refont surface, par petites touches : les uns évoquent une partie de pêche, Vera chante en s'accompagnant à l'accordéon... la vie reprend ses droits. Mais il n'est pas possible de passer sous silence cette nuit tragique et les événements qui ont suivi : ceux que l'on a envoyé sans protection éteindre l'incendie, les grues aux mâchoires puissantes qui ont enterré des villages entiers, ceux qui sont marqués à vie dans leur chair...
Avec ce texte court, d'une écriture simple et limpide, Antoine Choplin nous plonge dans une atmosphère de fin du monde. Mais au milieu du chaos, il parvient à faire scintiller une petite lueur d'espérance. Qu'on la nomme empathie, chaleur humaine, fraternité..., elle est ce fil qui relie les êtres et les protège du désespoir ultime. C'est à la fois triste, et beau.
Le temps d'un dîner chez Vera et Iakov en compagnie d'autres rescapés, la vodka réchauffe les cœurs. Les souvenirs heureux refont surface, par petites touches : les uns évoquent une partie de pêche, Vera chante en s'accompagnant à l'accordéon... la vie reprend ses droits. Mais il n'est pas possible de passer sous silence cette nuit tragique et les événements qui ont suivi : ceux que l'on a envoyé sans protection éteindre l'incendie, les grues aux mâchoires puissantes qui ont enterré des villages entiers, ceux qui sont marqués à vie dans leur chair...
Avec ce texte court, d'une écriture simple et limpide, Antoine Choplin nous plonge dans une atmosphère de fin du monde. Mais au milieu du chaos, il parvient à faire scintiller une petite lueur d'espérance. Qu'on la nomme empathie, chaleur humaine, fraternité..., elle est ce fil qui relie les êtres et les protège du désespoir ultime. C'est à la fois triste, et beau.
Bonjour Sylvie,
RépondreSupprimerJe découvre ce joli blog depuis le lien placé chez Popup Monsters...
Tout à fait d'accord avec vous concernant le roman de Choplin, à la fois poétique et mélancolique.
Avez-vous lu d'autres titres de cet auteur ? Je l'ai personnellement découvert très récemment, avec La nuit tombée et Le héron de Guernica, que j'ai beaucoup aimé également.
Bonne soirée.
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci pour votre message ! C'est le premier roman de Choplin que je lis, grâce à une amie qui me l'a offert, mais le titre que vous renseignez, "le héron de Guernica" m'attire et m'intrigue.
J'espère que vous trouverez d'autres idées lecture sur mon blog !
Sylvie