Sri Lanka, plantation de thé à Nuwara Eliya (© Sylvie Strobl)

dimanche 14 février 2016

La note secrète

Marta Morazzoni
Traduit de l'italien par Marguerite Pozzoli
Babel n°1348


La jeune comtesse milanaise Paola Pietra est âgée d'à peine 13 ans lorsque son père et sa belle-mère la confient aux religieuses du couvent de Sainte-Radegonde. La communauté est menée d'une main de fer par une mère abbesse austère mais heureusement, le quotidien de la jeune fille est adouci par la présence de soeur Rosalba, la chef de choeur des religieuses. Lors des répétitions, celle-ci détecte très vite chez Paola un don particulier pour le chant servi par une magnifique voix de contralto. 

Au gré des offices, prenant conscience du plaisir qu'elle a à chanter, Paola découvre aussi à quel point elle se sent prisonnière de la clôture du couvent, elle qui ne connaît rien du monde. Lors d'une messe solennelle, sa voix fait vibrer les murs de l'église alors qu'elle chante le Stabat Mater dont Pergolèse vient d'achever la composition. Mais les murs ne sont pas les seuls à vibrer : depuis plusieurs semaines, un diplomate anglais fréquente assidûment l'église du couvent. Il est prêt à tout pour découvrir le visage de celle dont le timbre le touche profondément. Quant à Paola, à la faveur d'un évanouissement et de bras qui la soutiennent, elle est submergée par un violent désir d'amour et de liberté. Il n'en faudra pas davantage pour bouleverser le destin de la jeune fille. Mais dans cette Italie du 18e siècle, la liberté a un prix et Paola n'entend pas passer sa vie à se cacher, dût-elle prendre des risques.

De cette trame romanesque inspirée d'un fait réel, Marta Morazzoni tire le portrait d'une jeune fille puis d'une femme éprise d’authenticité. Roman d'amour et d'aventure, la Note secrète est aussi le reflet d'une époque et de ses moeurs à travers le regard acéré de l'auteur qui n'hésite pas à dénoncer les travers de l'église, du pouvoir politique ou de la société italienne et anglaise. 

On appréciera particulièrement le style de Marta Morazzoni qui n'hésite pas à intervenir et à ponctuer son texte de nombreux inserts personnels, ne se contentant pas d'être une simple narratrice mais faisant entendre, elle aussi, sa voix.


Pour écouter le Stabat Mater, cliquez ici

2 commentaires:

  1. C'est le genre de livre que j'adore et qui me fait un peu penser à l'art de la joie de Goliarda Sapienza (bien que pas situé à la même époque) . Je vais me le noter pour le lire pdt de belles journées d'ete

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