Sri Lanka, plantation de thé à Nuwara Eliya (© Sylvie Strobl)

dimanche 18 octobre 2015

Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu à travers une loupe

Tilman Rammstedt
Traduit de l'allemand par Brice Germain
Editions Piranha


Au jeu des 7 familles, Keith n'est pas sûr de gagner ! Chez lui on trouve un grand-père, une succession de grands-mères toutes plus jeunes les unes que les autres, quatre supposés frères et soeurs, une mère presque inconnue et un père inexistant ! Ce n'est pas la meilleure distribution pour se construire et trouver un sens à sa vie. Peut-être est-ce pour cette raison que, dans un moment d'ennui, Keith en arrive à séduire la dernière compagne de son "pépé" ? Quant à l'aïeul, 80 ans au compteur, il ne trouve rien de mieux que de choisir la Chine comme destination de voyage pour fêter son anniversaire et, pour couronner le tout, il choisit Keith comme compagnon de route.

Une petite virée au casino plus tard, voilà le jeune homme bien embarrassé d'avoir perdu tout l'argent destiné au voyage ! Et comme un malheur n'arrive jamais seul, un coup de fil de la morgue lui annonce que son grand-père, qui avait disparu, a trépassé. Incapable de partager ces nouvelles avec sa fratrie, Keith décide de se cacher et commence à rédiger une correspondance dans laquelle il décrit, avec force détails, le voyage imaginaire que son grand-père et lui sont en train de réaliser en Chine. Afin de donner le change à ses frères et soeurs, il ne lésine ni sur les détails, ni sur les clichés, ni sur les pires élucubrations.

Comment ne pas succomber à un tel scénario, quasi cinématographique ! Mais alors que l'éditeur nous dit, sur la quatrième de couverture, qu'il s'agit d'un "livre pétillant, truffé de trouvailles hilarantes, qui se referme forcément le sourire aux lèvres" (ce qui, sans être faux, me semble un peu excessif), on peut y voir un autre niveau de lecture plus profond, plus sensible aussi. Car la relation qui unit Keith et son grand-père, pour particulière qu'elle soit, n'est pas exempte de tendresse et d'émotion. Et ce voyage imaginaire n'est-il pas celui que Keith aurait réellement aimé effectuer en compagnie de son aïeul ? Quoi qu'il en soit, que l'on préfère le côté humoristique ou la lecture plus sensible - et les deux ne sont pas incompatibles - voilà un livre dépaysant ! Une petite remarque toutefois : à ne pas utiliser comme guide de voyage pour un périple en Chine, au risque de quelques détours imprévus !


Ce livre m'a été proposé par Babelio dans le cadre de l'opération Masse Critique.